L’agroindustrie va dans le mur : tribunes sur l’attaque du train de St Gérand

Les jérémiades de l’agroindustrie au sujet de l’attaque du train de St Gérand sont largement relatées dans les médias main stream, dominants : nous vous proposons ici une autre vision de l’affaire et de son contexte…
et réaffirmons notre soutien solidaire avec les militant.e.s engagé.e.s dans l’action.

Tribune à venir en septembre prochain (Faucheurs Volontaires Bzh, PIG BZH entre autres…)

Sur

Notre solidarité responsable

avec les militant.e.s de

“Bretagne contre les fermes usines”.

 

Blog d’Antoine Costa

Journaliste, publication du 20 juin 2022

https://blogs.mediapart.fr/antoine-costa/blog/200622/la-souverainete-alimentaire-nouvelle-excuse-du-productivisme-agricole

La souveraineté alimentaire, nouvelle excuse du productivisme agricole

La guerre en Ukraine et la menace d’une pénurie est une formidable opportunité pour le lobby agricole. Produire plus en agitant le spectre de la famine et faire sauter tous les verrous environnementaux, voilà son programme.

antoine costa
journaliste
Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Les gens meurent de faim en Afrique car nous mangeons de plus en plus de produits biologiques »
Erik Fyrwald, patron de Syngenta

Tagada, tagada voilà les Dalton

Le samedi 19 mars 2022, au petit matin, une cinquantaine d’activistes bloquent un train près de Pontivy, dans le Morbihan. Ils construisent un mur en parpaing au milieu de la voie. « L’agroindustrie nous mène dans le mur » écrivent-ils dessus. Ils ouvrent les vannes des wagons citernes et déversent 1.390 tonnes de céréales le long des voies.

Quelques jours plus tard le parquet de Lorient ouvre une information judiciaire pour “entrave à la circulation de train“ et “dégradation de biens en réunion“. La vague d’indignation est générale : du préfet jusqu’au Ministre de l’agriculture, des trolls facebook à l’inénarrable Christiane Lambert de la FNSEA (« c’est du terrorisme vert »). On se scandalise du gaspillage que représente une telle action, trois semaines seulement après le début de la guerre en Ukraine.

Interrogé sur BFM TV Jean François Loiseau le président de l’Intercéréales (interprofession céréalière) déclare « C’est l’équivalent de 40 camions. Six millions de baguettes de pain. C’est un acte terroriste ». Et la présentatrice Apolline de Malherbes, visiblement source d’inspiration pour les scénaristes de Don’t Look Up, de lui emboîter le pas : « des chiffres qui font froid dans le dos ». Gageons que cette dernière fera preuve d’impartialité journalistique la prochaine fois que la FNSEA déversera du lisier sur une préfecture ou des milliers de litres de lait sur les routes.

Sur les 1.390 tonnes, 1.158 ont pu être récupérées. Ce qui fait une perte de 162 tonnes. Des chiffres qui font un peu moins froid dans le dos. Surtout quand l’ADEME estime que la filière blé française gaspille 18%  de sa production annuelle (soit 178 700 tonnes par an).

Six millions de baguettes de pain

Ce qui est étonnant dans les déclarations de Jean-François Loiseau c’est de quantifier les dégâts avec une unité de mesure peu connue : la baguette de pain.

Les activistes pensaient viser Sanders une entreprise spécialisée dans la nutrition animale. Manque de pot, le train était à destination de Saint Jacques Aliment une entreprise spécialisée … dans la nutrition animale. En clair, les activistes ont mis le mauvais nom sur leur drapeau, mais ils ont visé juste. Pas l’ombre d’une baguette de pain dans l’histoire. Ces céréales étaient à destination du cheptel breton. Et c’est justement cela que le « collectif contre les fermes usines » à l’origine de l’action voulait dénoncer.

Qui est Sanders ?

Sanders, la cible, est une entreprise spécialisée dans la nutrition animale filiale de la holding Avril. Avec un chiffre d’affaire de 6,8 milliards d’euros, on est loin de la paysannerie.

Fondée dans les années 1980 par des producteurs de la Beauce de colza et de tournesol pour s’assurer des débouchés, Sofiprotéol (l’ancêtre d’Avril), a progressivement étendu son activité à l’huile de palme, aux agrocarburants, à l’élevage, la méthanisation, la nutrition animale, les semences et les biotechnologies.

Comme l’a montré une enquête de Reporterre1, Sofriprotéol, s’est d’abord constituée comme un établissement financier appelé à gérer les fonds de la filière oléo-protéagineuse. Dans ce cadre elle a pu bénéficier de la « contribution volontaire obligatoire » (sic), une taxe professionnelle versée par les producteurs, qui a permis à la pieuvre de s’étendre, jusqu’à racheter Sanders. En clair une entreprise s’arroge le droit de représenter une filière et de prélever un impôt sur tous les acteurs qu’elle est censée représenter. Tout cela est légal depuis une loi du gouvernement de Jacques Chirac en 1975, même si une plainte pour abus de confiance, complicité et recel a été déposée en 2004.

Avril est ensuite devenu un leader du diester, un biodiesel à base de colza. L’État l’a évidemment soutenu, en fixant un taux d’incorporation des biocarburants à l’essence plus élevé qu’ailleurs en Europe (7%) tout en reversant une partie de la Taxe Intérieur sur la consommation d’agrocarburant directement à Sofiprotéol (une subvention publique de 153 euros la tonne de colza pour la production de Diester). On est donc ici très loin de la fable nourrir le monde mais plus proche de l’assistanat. Des chiffres qui font froid dans le dos.

Après que la côte médiatique des biocarburants a chuté dans les années 2010, Sofiprotéol s’est reconvertie dans la nutrition animale en insistant pour que les coopératives mettent les éleveurs sous contrats pour leur vendre de l’aliments. D’où l’investissement dans des fermes usines : mille vaches, mille truies, 250.000 poules …

Il s’agit de trouver des débouchés, le réservoir des bagnoles ou la panse des vaches, à une industrie perpétuellement en crise de surproduction. Une tendance à la massification, avec son cortège d’ «externalités négatives » comme disent les économistes : pollutions, algues vertes et pandémies. Au fait, on a oublié de vous dire : de 2010 à 2017, c’est Xavier Beulin, le PDG d’Avril / Sofiprotéol qui est président de la FNSEA.

Produire du blé pour nourrir le cheptel

Depuis une cinquantaine d’années les courbes de production de céréales et celle de l’évolution du cheptel se séparent inexorablement. En 1960 il y avait sur terre 2,26 animaux pour un humain. En 2007 ce ratio était de 3,6 pour un. Sur la même période la production de céréale a été multipliée par deux quand celle du cheptel a triplé. Sachant qu’il faut 4 calories végétales pour produire une calorie de porc ou de volaille et onze calories végétales pour en produire une de bœuf, on comprend aisément le problème : l’agriculture ne nourrit plus les hommes mais doit sans cesse courir derrière la croissance exponentielle du cheptel animal.

Une étude américaine2 montre qu’en 1997 les céréales à destination du cheptel américain auraient pu nourrir 800 millions de personnes. Si on compte les pâturages c’est 75 à 80% des terres agricoles états-uniennes qui sont consacrées au bétail.

Pour les pays plus petit, la production de céréales s’est externalisée. Une autre étude montre que les Pays-Bas importent une quantité de céréales nécessitant 100 000 à 140 000 kilomètres carrés soit cinq à sept fois leur superficie agricole. En France on estime que 70% de la superficie agricole est consacrée au bétail.

Pourtant le train auquel s’attaquent les activistes est une exception. La nourriture du cheptel breton n’arrive pas en train de l’Est, mais à 95% par bateau d’Amérique du Sud. On vous laisse imaginer l’ampleur du désastre de l’autre côté de l’Atlantique.

La guerre en Ukraine et la souveraineté

La guerre en Ukraine est pour le lobby agricole une véritable aubaine. « La logique de décroissance souhaitée par la stratégie européenne doit être profondément remise en question. Il faut au contraire produire plus » déclare la FNSEA. « Nous demandons à pouvoir produire plus » insiste sa présidente Christiane Lambert début mars. Et quand Christiane demande, Emmanuel s’exécute. Deux semaines après, Macron l’européen lui répond qu’ « en aucun cas l’Europe ne peut se permettre de produire moins ». Il faut s’adapter à la crise quitte à remettre en question la stratégie européenne Farm to Fork (qui vise à réduire l’utilisation d’engrais, de pesticides et d’antibiotiques). Produire plus et faire sauter tous les verrous environnementaux, c’est exactement ce que propose le lobby de la Copa-Cogeca, le comité des organisations agricoles européenne, présidé cette année par … Christiane Lambert3. En clair, le peu d’engagement prévu par l’Europe en matière agricole est en passe d’être remis en question par la France.

Le problème c’est qu’avec la FNSEA il faut toujours produire plus. Lorsque les cours sont bas il faut produire plus pour éviter la ruine. Quand ils sont haut, il faut produire plus pour rafler la mise.

Cette stratégie productiviste, le syndicat la cache maintenant derrière l’argument de la souveraineté. Rappelons pourtant que l’agroindustrie vit sous perfusion d’hydrocarbure. Les pesticides sont des dérivés de la pétrochimie et les engrais azotés sont produits avec du gaz. La Russie étant le premier exportateur mondial d’engrais et la France le premier importateur européen, produire plus signifie accroître notre dépendance aux gaz russe. La souveraineté productiviste, c’est la dépendance au carbone.

Cette dépendance est particulièrement visible dans une Bretagne ravitaillée énergétiquement par sa façade Atlantique. En 2021, la moitié des produits pétroliers débarqués à Lorient et Brest viennent de Russie. Quant à l’autre moitié, malgré une escale dans un port intermédiaire (Belgique, Allemagne, Pays-bas), aucune garantie qu’ils ne proviennent pas non plus de Russie4. Quand on sait que les serres de tomates bretonnes (200 000 tonnes par an) sont visibles depuis l’espace5, et qu’elles consomment l’équivalent énergétique de trois fois la ville de Lyon (et qu’elles sont chauffées à 77% par du gaz6), on se demande où est la souveraineté du modèle breton.

évolution des prix du pétrole, de la nourriture et des fertilisants agricoles

C’est que depuis le début de la guerre le lobby qui joue la carte de la souveraineté affole tout le monde en jouant les cassandres avec le triptyque « guerre, pénurie, famine ». Le patron de Syngenta se déchaîne contre l’agriculture biologique qui serait responsable de la famine en Afrique, pas assez productive à son goût (voir la citation en introduction). Il faut selon lui arrêter l’arrêter et repasser en conventionnel pour augmenter la production et ainsi éviter « la catastrophe mondiale »7.

Pourtant la FAO vient de publier les chiffres et à y regarder de plus près … Après une excellente campagne l’année dernière à 776 millions de tonnes de blé, elle table pour 2022/2023 sur … 770 millions de tonnes. Le recul de la production est donc minime. Le 8 avril la FAO affirme même que l’offre de céréale dans le monde est « relativement confortable ». Il en est de même au niveau céréalier global avec un recul de 2,80 à 2,78 milliards de tonnes.

En réduisant l’utilisation pour la production de viande pour la consacrer à l’alimentation humaine on pourrait produire plus de baguettes de pain.

La volatilité des prix

Pourtant si la production reste stable les prix sur les marchés financiers font le yoyo. Plus 40% depuis le début de l’année sur le marché parisien, plus 61% sur le marché américain, avec un record historique à la mi-mai à 438 euros la tonne après l’annonce du gouvernement Indien d’interdire les exportations.

La vérité c’est que la production de blé est relativement indépendante des questions géopolitiques et des problèmes météorologiques. L’évolution des prix est surtout liée à des phénomènes financiers spéculatifs. Le véritable problème n’est pas la pénurie mais la peur qui pourrait créer un climat de panique qui fasse grimper les prix. « Les famines ne sont jamais liées à la production alimentaire. Elles sont toujours causées par des problèmes d’accès » affirme Arif Husain du Programme alimentaire mondial de l’ONU.

Ce qui se passe aujourd’hui est une prophétie autoréalisatrice. C’est la peur de voir les prix grimper qui les fait grimper8.

Aujourd’hui 90% du commerce de céréales est contrôlé par quatre entreprises. Le régime alimentaire mondial s’est massivement standardisé (60% des calories végétales cultivées viennent du riz, du blé, du maïs et du soja). Une partie importante de l’alimentation mondiale dépend donc de monocultures dont le commerce est assuré par une poignée d’entreprises mondialisées soumises aux fluctuations du marché.

Après avoir agité le spectre de la famine et de la pénurie les spéculateurs s’en sont donnés à cœur joie. À la bourse de Chicago les contrats à termes (pariant sur l’évolution des prix et n’attendant pas la livraison physique du produit) ont atteint leur plafond plusieurs jours d’affilés. Faire monter artificiellement les prix par la panique ne profite donc qu’à une poignée de personnes.

Quant à la Russie, principal exportateur mondial depuis 2018, à 400 euros la tonne et avec le coût de production le plus bas du monde, elle a tout intérêt à laisser les prix monter.

Le problème vient donc de ceux, que les journalistes de Litghthouse Reports, appellent Les profiteurs de la faim. Dans une enquête parue récemment, le média collectif affirme que sur le marché du blé parisien des contrats à terme, la place des spéculateurs est passée de 23% en 2018 à 72% en avril 2022. Pareil sur Euronext, la première bourse aux matières premières d’Europe où leur position à quadruplé entre janvier et mars 2022. Comment reconnaît-on les spéculateurs ? Il s’agit d’entreprises ou de fonds d’investissements qui n’ont aucun intérêt direct avec la matière qu’ils achètent, et qu’ils ne voient comme une classe d’actif. L’histoire de 2008 et l’épisode des émeutes de la faim se répète (+70% pour le maïs, + 180% pour le riz et +120% pour le blé à l’époque) : Ce n’était pas un problème de de production et ça ne l’est toujours pas aujourd’hui.

Après les subprimes les spéculateurs se tournèrent vers des produits physiques (agricole et énergétique). C’est ce que le journaliste Matt Taibbi a décrit dans son célèbre article sur la grande machine à bulle américaine sous le terme de “ruée vers les matières premières” (the great American bubble machine, Rolling Stone, avril 2010). Un des épisodes marquant fût l’augmentation du baril de pétrole de 60 $ à 147 $ en quelques mois. Nous vivons actuellement une autre séquence de cette ruée vers les matières premières, dont les conséquences seront sans doute catastrophique.

Les lignes du bas représentent la production et les stocks. Celles du haut les prix.

Il est donc tout à fait logique que dans une époque de surabondance, la famine refasse son apparition. Alors que la récolte de blé de 2021 a battu tous les records, la malnutrition augmente (650 millions en 2019 et 811 millions en 2020). Encore une fois, ce n’est pas la taille du gâteau qui compte, mais la façon dont il est réparti.

Une des solutions pourrait consister en la mise en place de stocks étatiques9. C’est la politique menée par 27 pays qui ont mis en place des restrictions commerciales (interdiction de l’exportation) préférant nourrir leur population plutôt que les marchés internationaux. Ces stocks permettent de stabiliser les prix, assurer un revenu minimum aux agriculteurs et un prix d’achat raisonnable pour la population. Mais pour l’OMC et l’Union européenne cela constitue une entrave à la libre circulation des marchandises. C’est ce qui s’est joué la semaine dernière à Genève lors d’une conférence de l’OMC où Ursula von der Leyen s’en est pris aux protectionnisme de l’Inde et de l’Égypte les implorants à ouvrir leurs frontières. Une position d’autant plus hypocrite que l’agriculture occidentale est elle massivement subventionnée (PAC). C’est elle qui déforme les marchés, paupérisent les agriculteurs du sud incapables de rivaliser avec ceux du nord, génère de la volatilité en financiarisant la nourriture et de facto, accroît l’instabilité alimentaire. Mais le logiciel libéral préfère s’attaquer au protectionnisme des pays pauvres plutôt qu’à ceux qui manipulent les cours avec leurs logiciels de trading, bien au frais dans leurs tours climatisées.

NOTES 

1 https://reporterre.net/ENQUETE-2-Au-coeur-de-l-agro

2David Pimentel, cité dans Bidoche, Fabrice Nicolino.

3« L’intense lobbying de l’agro-industrie contre « Farm to Fork », le volet agricole du Pacte vert européen », Le Monde, 12 octobre 2021

4Le Télégramme, 26 mars 2022

5https://www.letelegramme.fr/dossiers/faut-il-eteindre-leclairage-public-la-nuit/visible-depuis-l-espace-l-eclairage-nocturne-de-serres-a-tomates-en-bretagne-pose-question-25-03-2022-12958978.php

6 https://reporterre.net/Serres-de-tomates-une-filiere-energivore-et-tres-concentree

Le Temps, 8 mai 2022

8 Sur le mimétisme des marchés financiers voir https://blogs.mediapart.fr/antoine-costa/blog/130620/rene-girard-et-leffondrement-economique

9 https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lue-et-linde-saffrontent-sur-la-question-du-libre-echange-des-denrees-alimentaires/

 

Communiqué de presse de la Confédération Paysanne Bretagne

 

CP Confédération Paysanne Bretagne

Train bloqué : “ce n’est pas une action terroriste”

Titre même le Télégramme dans son édition papier du 5 juillet 2022 …

Le Télégramme – 5 juillet 2022

Détection du glyphosate et test ELISA : nous avons raison !!! : communiqué de PIG BZH

Communiqué de l’association PIG BZH : Pisseurs et pisseuses Involontaires de Glyphosate en Bretagne

Souvenez vous, de la campagne glyphosate que nous avons menée, en Bretagne et au niveau national : cf notre page d’accueil

Détection du glyphosate dans les urines

Nous avons procédé à la détection du glyphosate dans nos urines, selon un protocole identique sur tout le territoire français : prélèvement le matin à jeun, sous contrôle d’huissier et analyse dans le même laboratoire, selon le Test ELISA.

Puis nous avons porté plainte

Contre

Toute personne impliquée dans la distribution et la large diffusion dans
l’environnement de molécules probablement cancérigène de glyphosate.

Pour

– Mise en danger de la vie d’autrui,
– Tromperie aggravée,
– Atteintes à l’environnement (Destruction de la biodiversité, pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques, des sols …).
Le cas échéant, en réunion. (…/…)

On porte plainte

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Les contradicteurs et la stratégie du doute

Nos contradicteurs, certains acteurs du monde agricole membres du syndicat agricole dominant, utilisateurs, vendeurs, distributeurs, producteurs de pesticides, et même d’autres laboratoires ont porté leurs attaques.

En utilisant toujours la même méthode : la stratégie du doute

Discréditer, semer le doute chez les pisseurs et pisseuses involontaires de glyphosate et plus largement dans le “grand public” : 
Le test qu’ils emploient, un test de chromatographie en phase gazeuse, appliqué sur des échantillons prélevés sur des sujets pas à jeun, sans aucune traçabilité, sans aucun contrôle, et qui ne détecte aucune contamination chez les sujets testés, serait, lui, bien plus pertinent que le test ELISA que nous employons ???????

https://www.letelegramme.fr/bretagne/glyphosate-dans-les-urines-des-tests-a-la-fiabilite-contestee-03-11-2019-12424393.php

https://www.letelegramme.fr/bretagne/glyphosate-dans-les-urines-labocea-ne-veut-pas-du-test-elisa-03-11-2019-12424398.php

https://www.fdsea56.fr/glyphotest/
Extrait du site https://www.fdsea56.fr
“Face aux attaques incessantes sur l’utilisation du Glyphosate, et en réaction aux nombreuses actions des pisseurs « involontaires » (#Glyphotest), les responsables de la FDSEA du Morbihan ont souhaité s’engager et devenir des « pisseurs VOLONTAIRES ».

Ils ont ainsi fait le choix de réaliser un test de recherche de glyphosate dans leurs urines.
Sur proposition du CHU de Vannes, c’est le test par chromatographie qui a été proposé comme étant le plus fiable / test Elisa… Les analyses ont ainsi été réalisées par un laboratoire agréé pour effectuer ce type de méthode de recherche. Le profil des personnes ayant participé à la démarche est variable : retraités agricoles, éleveurs, cultivateurs utilisant plus ou moins le glyphosate et étant de fait exposés de façon variable à la matière active (voir tableau ci-dessous).

Tous les résultats sont négatifs. Le seuil de détection n’a été dépassé sur aucun échantillon”

(Nous pensons, nous, à PIG BZH, que les agriculteurs sont les premières victimes des pesticides qu’ils utilisent…)

https://www.francebleu.fr/infos/environnement/touraine-la-fnsea-replique-aux-pisseurs-de-glyphosate-et-presente-des-analyses-aux-resultats-1617901128

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ET BIEN OUI !!!

NOUS AVONS, NOUS, RAISON !!!

ET NOUS LE PROUVONS !!!

L’article qui vient d’être publié le 2 juillet 2022,  en accès libre dans une revue à comité de lecture (https://rdcu.be/cQR2W ) prouve que, sur l’urine, la méthode ELISA est meilleure que la méthode par chromatographie. 

Ci-joint la traduction en français : techniques-de-detection-du-glyphosate

Analyse comparative des techniques de détection du glyphosate dans
l’urine et dans l’eau

Christian Vélot 1,2 * , Frédéric Poitou 3 et Joël Spiroux de Vendômois 2

1 Laboratory VEAC, University Paris-Saclay, Faculty of Sciences, Bât. 350, Avenue Jean Perrin, 91405 Orsay, France.
2 Committee for Independent Research and Information on Genetic Engineering (CRIIGEN), 42 rue de Lisbonne,
75008 Paris, France.
3 Legal Expertise Laboratory Signatures, BP 800-23, 13791 Aix-en-Provence CEDEX 3, France.

Résumé

Contexte :

Le glyphosate est le composant actif déclaré des herbicides les plus largement utilisés dans le monde, et est donc largement présent dans l’environnement.
Les taux urinaires de glyphosate représentent un biomarqueur pertinent pour chaque exposition individuelle aux herbicides à base de glyphosate. Cependant, la mesure du taux de glyphosate dans les urines est controversée car différentes méthodes de détection ont conduit à des résultats contradictoires, notamment dans le cas du dosage immuno-enzymatique (ELISA) versus chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem (LC/MS–MS) pour l’urine, et ELISA versus chromatographie liquide haute performance couplée à la détection de fluorescence (HPLC/Fluo) pour l’eau.

Méthodes :

Nous avons comparé la méthode ELISA à la méthode LC/MS–MS ou HPLC/Fluo en soumettant à deux laboratoires (Biocheck, Allemagne et Labocéa, France, respectivement) des échantillons d’urine et d’eau identiques, dopés ou non avec des concentrations de glyphosate, mais
aussi avec deux molécules chimiquement proches : la glycine et l’acide aminométhylphosphonique, respectivement l’analogue et le métabolite principal du glyphosate.

Résultats :

Les deux laboratoires ont revendiqué un seuil de quantification du glyphosate (LOQ) similaire : 0,08 et 0,05 ng/mL, respectivement.
Chacune des méthodes testées s’est avérée spécifique au glyphosate et n’a donc entraîné aucune détection croisée avec la glycine et l’acide aminométhylphosphonique.
Cependant, ces méthodes ont montré des différences à la fois dans la
reproductibilité et la fiabilité selon la matrice utilisée (eau ou urine).

Conclusion :

Bien que la méthode ELISA ait donné des résultats moins précis que la technique HPLC/Fluo lorsqu’elle était appliquée à des échantillons d’eau, les concentrations de glyphosate mesurées dans l’urine étaient beaucoup plus fiables et reproductibles avec la technologie ELISA que celles obtenues avec la technologie LC/MS–MS.

Mots clés : ELISA, Glyphosate, LC/MS–MS, Limite de quantification (LOQ), Urine

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On le redit encore une fois :

les concentrations de glyphosate mesurées dans l’urine étaient beaucoup plus fiables et reproductibles avec la technologie ELISA que celles obtenues avec la technologie LC/MS–MS.

Nous avions et nous avons raison, quoi !
Nous pissons bien toutes et tous du glyphosate bien que nous n’en consommions pas !

Et nous maintenons nos plaintes pour
– Mise en danger de la vie d’autrui,
– Tromperie aggravée,
– Atteintes à l’environnement (Destruction de la biodiversité, pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques, des sols …).
Le cas échéant, en réunion. (…/…)

Pour nous soutenir : adhérez à PIG BZH : 5 € /an

A envoyer avec vos coordonnées à PIG BZH / Mairie / Place Pobeguin / 56480 Cléguérec

Pisseurs/sseuses Involontaires de Glyphosate

 

Train de St Gérand : mise en examen des militant.e.s

Pour mémoire, retour sur l’action du 19 mars 2022 : https://pig.log.bzh/2022/03/20/19-mars-action-de-bretagne-contre-les-fermes-usines/

Juin 2022 : suites judiciaires de l’arrêt du train de St Gérand

https://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-gerand-croixanvec/blocage-du-train-de-cereales-en-centre-bretagne-neuf-personnes-interpellees-22-06-2022-13080119.php

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/train-de-marchandises-bloque-quatre-manifestants-de-la-region-interpelles-2568608.html

L’étendue des dégâts et leur chiffrage ne fait pas manifestement l’unanimité au sein de la presse  …

Nous réitérons notre soutien ferme et chaleureux aux militant.e.s incriminé.e.s !!!

13 juin – Rennes : Report du procès en appel des Faucheurs Volontaires

13 juin 2022 – 14 h – cour d’appel de Rennes


Concernant l’affaire de la détérioration d’emballages de Roundup dans des jardineries du Sud Finistère et du Morbihan, action datant de 2016, cf https://pig.log.bzh/2022/05/31/proces-faucheurs-volontaires-rennes-cour-dappel-13-juin-2022/

Les témoins du procès étaient bien présents,


l’avocat des Faucheurs aussi,
les 3 faucheurs et la faucheuse aussi,


les copines et les copains Faucheurs Volontaires, Pisseurs Involontaires, membres du Collectif de Soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest aussi, et bien d’autres ….

La place était décorée

Mais dès leur entrée en salle d’audience, l’avocat des FV, les FV et leurs témoins ont été informés du report du procès au 17 janvier 2023.

Selon la déclaration d’un des prévenu.e.s : “La juge unique a considéré que notre dossier était conséquent, une affaire plutôt facile à traiter mais qui relevait plutôt d’un problème sociétal qu’un problème juridique…
Elle préfère aussi qu’une collégiale de 3 juges juge notre dossier…

3 juges seront donc prévus pour l’audience du 17 janvier prochain devant la Cour d’Appel de Rennes, dès 14 h pour une séance qui pourrait durer tout l’après midi.

Nous appelons dès aujourd’hui tous les sympathisant.e.s à réserver cette date pour une nouvelle manifestation de soutien aux Faucheurs Volontaires

Rendez vous
le 17 janvier 2023 – 14 h
Cour d’Appel de Rennes

Procès Faucheurs Volontaires – Rennes cour d’Appel – 13 juin 2022 –

APPEL À SOUTIEN – 4 faucheurs/faucheuse volontaires d’OGM sont convoqués
le LUNDI 13 JUIN À 14H00
À LA COUR D’APPEL
PLACE DU PARLEMENT
RENNES

Venez nombreux….
Le rassemblement, à partir de 12H00, peut être festif… autant faire du
bruit…

Suggestions : pour les chanteurs venez avec vos répertoires de chants,
pour les musiciens avec vos instruments, pour tou.te.s vos rires et
votre bonne humeur habituelle…

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Les FAITS qui sont reprochés à Marie-Lise, Claude, Lucien et Yves, avoir
«peinturluré» proprement, le 19 mars 2016, avec une trentaine d’autres
faucheurs/faucheuses, dans 7 jardineries de la région de
Quimperlé-Lorient (2 seulement ont porté plainte, ….sans les nommer
Jardiland, Lanester et Carrefour, Lorient Keryado….), des produits
contenant du glyphosate… (Pour une meilleure compréhension de notre
action du 19 mars 2016, nous vous conseillons cette vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=FedkLU16HTQ )
Cette action était coordonnée, simultanément, dans toute la France.

Lors du jugement du 21/12/2017, le tribunal de Lorient, rejetait la
demande de question préjudicielle auprès de la Cour de Justice de
l’Union Européenne et déclarait coupables, Marie-Lise, Claude, Lucien et
Yves de dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui
(….c’est sûr, ça ne nous appartenait pas…) et les condamnait au
paiement d’une amende à 200€ avec sursis pour deux d’entre eux et d’une
amende à 200€ ferme pour les récidivistes.

Les 4 condamnés faisaient aussitôt  appel de ce jugement.Et c’est cette
affaire qui sera examinée  (5 ans déjà… quelle rapidité !) à
l’AUDIENCE DE LA COUR D’APPEL DE RENNES,
le lundi 13 juin, à 14H00.

Nous avons vraiment besoin de votre aide… et si certain.e.s désirent
se rendre à Rennes, le covoiturage est fortement recommandé…
Venez nombreux pour soutenir notre cause juste et venez écouter les
délibérations de notre avocat et les témoignages percutants et censés de
nos 4 témoins…
C’est avec le soutien de tou.te.s que nous obtiendrons la relaxe, lors
de cet appel du 13 juin…

À tout bientôt et un grand MERCI…

Pour mieux comprendre, les actions des faucheuses/faucheurs, au niveau
des importations OGM, cette 2ème vidéo est claire
https://faucheurs-volontaires.fr/action-contre-les-importations-dogm-3-juillet-2016-st-nazaire.htm

Marie-Lise, Claude, Lucien et Yves
DIFFUSEZ À VOS RÉSEAUX SANS MODÉRATION

[4acg] Projections ”NE NOUS RACONTEZ PLUS D’HISTOIRES !”

Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre
Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes heureux et fiers de vous annoncer les dates de la tournée de notre film en juin !
De nouvelles projections auront lieu en Bretagne, à Lyon et en Provence, dans le cadre des 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie. 🇩🇿 🇫🇷
Toutes ces séances auront lieu en présence de Ferhat et/ou de Carole ! 🤩
👉 Le samedi 4 juin à 15h, le film sera présenté au Cinévauban & Le Vauban – La Grande Passerelle à Saint-Malo dans le cadre du cycle thématique ‘Mémoires Algériennes’ du Festival Etonnants Voyageurs, suivis du débat avec Alice Kaplan , Jean-Marie Blas De Roblès, Yahia Belaskri et Pascal Blanchard .
👉 Le mercredi 8 juin à 18h30, nous vous invitons ensuite à la Maison de quartier Villejean, à Rennes, pour une soirée débat en présence de Hakim Addad, d’anciens appelés de la 4ACG et d’autres invité.e.s ! L’événement est organisé en collaboration avec la Maison Internationale de Rennes, le Centre Culturel Avicenne et Mediaparks
👉 Le jeudi 9 juin à 20h, le film sera présenté au Cinéma Les Studios de Brest pour une séance-débat en compagnie de la 4ACG.
👉Le samedi 11 juin à 20h, c’est au tour du Rhônes-Alpes d’accueillir le film qui sera projeté au Centre Social et Culturel J.Et J.Peyri à Vaux-en-Velin. L’événement est organisé par Association Coup de soleil !
👉 Enfin, le samedi 18 juin à 14h30, une projection du film est organisée dans les locaux de Sciences Po Aix en collaboration avec le Conseil de la communauté algérienne de la région PACA.
Ne manquez pas la chance de voir le film lorsqu’il passera par chez vous!
Au plaisir de vous y rencontrer !
Carole et Ferhat

Manifestation contre les dérives de la méthanisation – 11 juin – Rennes

11 juin – 14 h 30 – Place de la République – Rennes

Non aux dérives de la méthanisation !!!

Manifestation 11 juin 2022 contre les dérives de la méthanisation - Rennes - 14h30 - place de la République
Manifestation 11 juin 2022 contre les dérives de la méthanisation – Rennes – 14h30 – place de la République
Manifestation 11 juin 2022 contre les dérives de la méthanisation - Rennes - 14h30 - place de la République
Manifestation 11 juin 2022 contre les dérives de la méthanisation – Rennes – 14h30 – place de la République

Tribune sur la méthanisation – 8 avril 2022 – par la CAPSEB

Convergence pour une Agriculture Paysanne Solidaire Ecologique en Bretagne
https://pig.log.bzh/2022/04/13/capseb-tribune-de-la-methanisation/

Les accidents de la méthanisation :

https://www.asso-vie.fr/accidents-de-methanisation/

 

Halte aux Marées Vertes : communiqué de presse : shadok, sisyphe et ubu tout a la fois

 


Communiqué de presse
——
Lutte contre les algues vertes : Shadok, Sisyphe et Ubu tout à la fois.
La Bretagne importe même 16 000 tonnes d’algues vertes !


Ces derniers jours, nous avons assisté à un développement exceptionnellement précoce des algues vertes en baie de Saint-Brieuc (ramassage commencé le 13 avril – du jamais vu – au lieu du 7 mai en 2021) pendant que Préfet de région et élus venait le 12 mai fouler l’herbe d’une exploitation laitière à Hénon, avec le même discours rassurant que d’habitude, et que le patron de l’entreprise Efinor se frottait les mains d’avoir remporté le marché pour la construction à Paimpol d’une barge de collecte en mer des algues.

Sur le volet curatif, concernant le ramassage en mer d’algues vertes, comme nous l’avions exprimé dans notre communiqué du 7 avril, c’est un très bel exemple de mirage technologique (voir ce CP en PJ)
Ajoutons que 12 820 tonnes d’algues1 ont été ramassées en 2021 dans la baie de Saint-Brieuc.
Or, selon le
CEVA, les algues ramassées ne représentent que « 2 à 3 % » des algues produites, soit quelque 500 000 tonnes d’algues.
Ainsi, on mesure que ponctionner en mer dans un tel stock 30 tonnes par jour, en baie de
St-Brieuc ou La Fresnaye, paraît terriblement dérisoire.

Faut-il baptiser cette barge de pompage le « shadok » ou le sisyphe » ?

Halte aux marées vertes propose d’offrir la bouteille de champagne du
baptême si ce bateau amphibie reçoit ainsi un nom correspondant à sa nature !

Cerise sur le gâteau, nous apprenons que la Bretagne, malade des algues vertes, importe de Chine 16 000 tonnes par an d’algues, via la société Olmix qui en travaille au total 18 000 t2.

A quand le responsable politique qui, dans un éclair de génie, va plaider pour la culture d’algues vertes en Bretagne afin de fournir l’industrie ?

Notons qu’Olmix se targue de fabriquer des nutriments/compléments alimentaires… pour des animaux malades de leurs mauvaises conditions d’élevage.
En pays d’absurdie, Ubu n’aurait pas fait mieux.

Sur le volet préventif, il est à noter d’abord que le Préfet de région s’est déplacé dans un élevage laitier, évitant d’aborder le cœur du problème, les élevages hors-sol de porcs et de volailles.
Alors que les concentrations de ces nitrates qui alimentent les algues ne baissent plus depuis 2014, le 3ème Plan Algues Vertes (PLAV) promet de nous repasser les mêmes plats, en se contentant d’« affiner » les mesures, de les « optimiser » : bandes enherbées au bord des cours d’eau, restauration de zones humides, plantation de haies, mesure des reliquats azotés… avec une sophistication telle que lors de la réunion le 17 mars dernier du « Comité départemental de lutte contre les algues vertes », présidé par le Préfet des Côtes d’Armor, un des opérateurs s’est plaint de ne pas comprendre ce qu’on attendait de lui, dans cette étape supplémentaire de complexification.

Rappelons que les algues vertes sont arrivées au début des années 70, avec la montée en puissance du remembrement.
Quelques haies plantées ou zones humides restaurées ne sont qu’une
goutte d’eau dans l’immense dévastation causée par le remembrement3, impuissante à contenir les excès massifs d’azote.
Ironie de la situation, en parallèle les destructions de talus restants continuent, malgré l’interdiction posée en 2014 !

Comme cela a été souligné haut et fort le 17 mars dernier par les services de l’Etat pour rassurer la FDSEA, l’objectif du PLAV 3 n’est pas la réducti on de l’azote mais la réduction des risques de fuite d’azote !
Ainsi
n’est-il fixé aucun objectif de baisse des nitrates dans les rivières… puisqu’il n’y en aura pas.

En effet, la Bretagne est structurellement excédentaire en azote car pour nourrir un cheptel pléthorique, elle doit massivement importer de l’azote, sous forme de soja américain, de blé, orge, maïs et tournesol de Russie, d’Ukraine et d’ailleurs, en sus d’engrais azotés venant de Russie.

Tant que le choix ne sera pas fait, comme aux Pays-Bas, de diminuer le cheptel (-50 %), afin de revenir à un nombre d’animaux qui puissent être nourris sur le territoire, les excédents d’azote qui ont cours partout en
Bretagne iront nourrir les algues vertes là où la morphologie de la côte y est propice.

Le Préfet de région a écarté dès octobre 2021 la piste d’une baisse du cheptel et affirme vouloir « maintenir un élevage important et respectueux de l’environnement » ce qui est objectivement impossible.

Quant au doublement affiché des aides pour atteindre 10 millions d’euros par an, qu’en est-il ?
Il faut
rappeler que les deux précédents plan algues vertes se montaient à 110 millions € sur 10 ans4, soit environ 10 millions par an, déjà.

Placé devant cette contradiction, le Préfet des Côtes d’Armor a admis qu’il s’agissait de flécher plus de crédits vers l’agriculture, les montants consacrés aux deux précédents PLAV comprenaient aussi des crédits
dédiés à l’assainissement et à la méthanisation. Et en effet, seule une carotte financière substantielle peut pousser les exploitants agricoles à signer volontairement un Contrat d’Engagement Individuel sur 3 ans.

Le 3ème Plan Algues Vertes, comme les précédents, se garde de réformer l’agriculture industrielle dominante, et n’est donc qu’un leurre qui trompe de moins en moins de monde.

Halte Aux Marées Vertes – 16, rue Georges Palante La Granville 22120 HILLION
contact@halteauxmareesvertes.org https://www.halteauxmareesvertes.org/


1 – 12 820 tonnes collectées en 2021 en baie de Saint-Brieuc, dont 12 104 tonnes sont allées au centre de
compostage de Launay-Lantic (9 968 t compostées en 2019 et 1961 t en 2020), le reste à l’épandage agricole
ou vers la société Olmix.
2 – Information obtenue d’une source sûre mais dont nous ne divulguons pas le nom.
3 – En Bretagne, 220 000 km de talus arasés en 30 ans, de 1964 à 1994, et ça continue depuis.
Sur le territoire du SAGE de la baie de Saint Brieuc (76 communes, de Binic à Fréhel, 110 000 ha), 218 km
de talus et haies plantés en 10 ans, de 2010 à 2020.
4 – Source : Cour des Comptes, Rapport d’évaluation des plans algues

Réacteur EPR: Nouveau retard et coût qui flambe pour EDF en Angleterre

Hinkley Point :

1 an
et
3 milliards de £
en plus

Selon les prévisions les plus optimistes d’EDF !!!

L’aventure des “Pieds nickelés du nucléaire” continue !!!

Article à lire sur https://www.20minutes.fr/economie/3293715-20220520-reacteur-epr-nouveau-retard-cout-flambe-edf-angleterre

“C’est une technologie prometteuse qui se fait désirer. Le groupe d’énergie français EDF a annoncé jeudi que le chantier de construction de deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR) à Hinkley Point en Angleterre accuserait un nouveau retard d’un an et des coûts supplémentaires d’au moins 3 milliards de livres.

« Le démarrage de la production d’électricité de l’unité 1 est désormais prévu en juin 2027. Le risque de report de la livraison des deux unités est évalué à 15 mois, en supposant l’absence de nouvelle pandémie et d’effet additionnel de la guerre en Ukraine », a indiqué le groupe dans un communiqué.

Initialement, le démarrage était prévu pour fin 2025, et il avait déjà été repoussé, l’an dernier, à juin 2026. La centrale se situe dans le Somerset (sud-ouest de l’Angleterre).

40 % plus cher que prévu

EDF estime désormais le coût du projet « entre 25 et 26 milliards de livres sterling » de 2015, contre 18 milliards en 2016, lors du feu vert du gouvernement britannique et du début du chantier, soit un surcoût de 40 %.

Le retard est mis sur le compte des deux ans de pandémie : « les personnes, les ressources et la chaîne d’approvisionnement ont été mises à rude épreuve et leur efficacité a été limitée. De plus, le volume d’études et de travaux de génie civil, et le coût de ces travaux et en particulier des ouvrages maritimes, ont augmenté », explique le groupe.

Le prochain jalon sera la pose du dôme sur l’unité 1 de la centrale, au deuxième trimestre 2023, contre fin 2022 précédemment. Le projet, controversé à l’origine et contesté par les syndicats français pour son coût, avait déjà été réévalué entre 22 et 23 milliards de livres. Il n’a pas échappé pas aux déboires subis par d’autres EPR.

Macron veut relancer le nucléaire

L’EPR (European Pressurized Reactor) est un modèle de réacteur nucléaire plus puissant et conçu pour être plus sûr que les générations précédentes. Trois sont terminés, en Finlande et en Chine, et trois sont en construction, un en France et deux à Hinkley Point. Mais le réacteur finlandais (Olkiluoto-3) a démarré en mars avec 12 années de retard, et sur les deux EPR chinois mis en service en 2018 et 2019, l’un est à l’arrêt depuis juillet 2021 pour des problèmes techniques.

Quant au réacteur français, à Flamanville, les retards cumulés atteignent 11 ans pour un chargement du combustible désormais prévu au 2e trimestre 2023, et le coût est monté à 12,7 milliards d’euros selon l’estimation d’EDF au 12 janvier 2022. En 2006, ce réacteur très puissant de 1.650 MW était annoncé à 3,3 milliards d’euros.

EDF cumule les mauvaises nouvelles depuis le début de l’année. Le groupe a dû être recapitalisé en avril, et son bénéfice va plonger cette année en large partie car l’Etat français lui a demandé de vendre plus d’électricité à des prix bas – un dossier sur lequel le PDG s’oppose publiquement au gouvernement.

En France, la technologie EPR reste au coeur de la stratégie énergétique. Le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de relancer un programme nucléaire avec six réacteurs de nouvelle génération EPR2, vantant notamment l’avantage climatique de l’électricité ainsi produite. Ce chantier au long cours n’aboutira pas durant le quinquennat. La première mise en service n’est pas attendue avant 2035 ou 2037. Mais l’enjeu financier est immédiat et considérable, avec un coût estimé à plus de 50 milliards d’euros pour six réacteurs.”