Jean-René Auffray, 50 ans, sportif hillionnais confirmé qui faisait un jogging dans l’estuaire du Gouessant, a été retrouvé mort le 8 septembre 2016 dans les algues vertes en putréfaction.
Sa veuve a porté l’affaire en justice pour obtenir la reconnaissance par le Tribunal Administratif de la responsabilité des autorités publiques dans ce décès.
La date d’audience tant attendue lui a enfin été communiquée alors que le film tourné sur les algues vertes évoquait précisément cette affaire.
Est-ce un hasard ! ?
Quoi qu’il en soit, il convient que nous apportions tout notre soutien à la famille afin que justice soit faite et que cesse enfin le déni sur cette affaire.
En effet d’une part, malgré toutes les alertes associatives lancées, notamment depuis la mort en 2011 de 36 sangliers au même endroit, jusqu’en 2016 aucune mesure n’a été prise par les autorités pour interdire l’accès de cette zone dangereuseoù des niveaux d’hydrogène sulfuré extrêmement élevés avaient pourtant été relevés sous contrôle d’huissier.
D’autre part, c’est seulement en septembre 2022 qu’a enfin été mis en place un protocole spécifique d’intervention en cas de suspicion d’intoxication à l’hydrogène sulfuré afin d’identifier les causes de la mort (prélèvements à faire, quand et où les envoyer).ne
La famille Auffray est en conséquence victime de ces graves manquements et doit être soutenue dans sa demande légitime de reconnaissance de ces fautes graves.
Il est IMPORTANT que nous nous mobilisions solidairement aux côtés de la famille meurtrie pour exiger que justice lui soit rendue, que les responsabilités soient établies et reconnues et pour que des mesures de fond à la hauteur des enjeux soient enfin prises afin que cesse ce fléau qui empoisonne nos côtes !
Rendez-vous devant le
Tribunal Administratif de Rennes,
3 Contour de La Motte,
jeudi 27 octobre à 9h15.
Possibilité de départ en co-voiturage du parking du centre Leclerc de Plérin à 7h30 (appeler au préalable au 07 82 41 99 60)
Contexte peu propice à la mobilisation (jour travaillé, horaire matinal, vacances scolaires, appel tardif).
Il est donc d’autant plus important que celles et ceux qui peuvent se rendre disponibles se mobilisent pour ce moment essentiel. Merci !
Écologie Enquête
Pour plus d’un quart des Alsaciens, l’eau du robinet dépasse les normes de concentration en pesticides
Dans le Bas-Rhin, des dépassements des limites de qualité ont été constatés dans trente-six unités de distribution qui alimentent en eau potable plus de 300 000 habitants, soit un quart de la population.
Le Haut-Rhin est touché dans des proportions similaires.
Strasbourg (Bas-Rhin).– Les pesticides ont de la ressource. Une fois épandus dans les champs, ils se dégradent au contact de leur environnement et donnent naissance à une nombreuse progéniture.
Leur nom : les métabolites de pesticides. En Alsace, ces substances sont désormais omniprésentes dans l’eau, de la nappe phréatique jusqu’au robinet.
Aujourd’hui, plus d’un quart de la population alsacienne reçoit au robinet de l’eau dont la concentration en métabolites de pesticides dépasse, de
manière ponctuelle ou récurrente, la limite fixée par la loi.
Rue89 Strasbourg a retrouvé un document de présentation, produit par l’Agence régionale de santé du Grand Est (ARS) à l’occasion de la 22e rencontre des producteurs et distributeurs d’eau potable, et publié le 4 mars 2022 sur le site Internet de l’Aprona, l’observatoire de la nappe phréatique
d’Alsace.
Il vise à dresser un état des lieux des contaminations de l’eau potable par les métabolites de pesticides en Alsace.
Selon ce document, dans le Bas-Rhin, des concentrations en métabolites de pesticides dans des quantités supérieures à la limite de qualité (voir encadré) ont été constatées dans trente-six unités de distribution (UDI) – dans les réseaux de canalisation, en d’autres termes.
Ces UDI alimentent en eau potable 300 191 Bas-Rhinois, soit un quart de la population du département.
Le Haut-Rhin est touché dans des proportions similaires. Au moins une concentration en métabolites de pesticides au-dessus des seuils règlementaires est observée dans vingt-deux UDI, qui fournissent en eau potable 271 288 personnes, soit 35 % des habitants du département. « À ce jour, dans le Haut-Rhin, vingt-cinq unités de distribution (dont six en cours de caractérisation) alimentant 278 000 personnes présentent des dépassements confirmés et récurrents de la limite de qualité », précise l’ARS avec les dernières données disponibles.
Enfin, il n’y avait aucune donnée disponible au 1er janvier 2022 pour 33 % des UDI du Bas-Rhin, ni pour 22 % des UDI du Haut-Rhin. Les petites unités de distribution sont moins fréquemment contrôlées, ce qui peut expliquer en partie cette absence de données.
74 communes sous le coup d’un arrêté dérogatoire
Face à l’ampleur des contaminations, plusieurs collectivités ont dû déposer auprès de l’ARS et de leurs préfectures respectives des demandes de dérogation pour continuer à distribuer une eau non conforme. Ces dérogations permettent d’établir de nouveaux seuils réglementaires temporaires, plus élevés, de concentration d’une ou de plusieurs molécules dans l’eau potable. Ils sont valables trois ans, reconductibles une fois. Pour les obtenir, les collectivités doivent présenter un plan d’action visant à revenir à une situation de conformité.
Contacté, le service communication de l’Agence régionale de Santé ajoute : « En cas de dépassement de limite de qualité réglementaire, l’ARS examine si les valeurs sanitaires sont respectées afin d’établir l’absence de risque pour la santé des consommateurs. Dans ce cas, des dérogations permettant d’encadrer ces dépassements doivent être mises en œuvre à la demande de
la personne responsable de la production et de la distribution de l’eau. »
Entre le 24 juin et le 21 juillet 2022, la préfecture du Bas-Rhin a délivré sept arrêtés dérogatoires.
Soixante-quatorze communes et les quelque 160 000 personnes qui y habitent pourront recevoir, dans les trois voire les six années à venir, une eau dont la concentration en métabolites de pesticides est supérieure aux normes. Quinze unités de distribution présentent des dépassements, d’après l’ARS. Les secteurs de Sélestat, Benfeld et Erstein Sud, Soufflenheim et alentour, la communauté de communes de la Basse-Zorn, et une partie de la communauté d’agglomérations d’Haguenau sont concernés.
L’unité de distribution d’Erstein Nord, qui alimente cinq communes et 4 967 habitants, serait, selon le Syndicat des eaux et de l’assainissement (SDEA) d’Alsace-Moselle, sous contrôle renforcé. Cette étape suit la détection de dépassements des normes et peut précéder une demande de dérogation si les non-conformités se confirment.
L’Eurométropole de Strasbourg n’est, à ce stade, pas touchée par cette problématique.
Dans le Haut-Rhin, aucun arrêté dérogatoire n’a pour le moment été pris. Mais le service des eaux de Mulhouse, qui alimente 109 588 personnes, et la communauté de communes du Sundgau (47 562 habitants) ont déposé des dossiers de demande de dérogation, toujours en cours de traitement.
Un herbicide utilisé dans les champs de maïs
Trois métabolites de pesticides sont impliqués de façon récurrente dans les dépassements de seuils règlementaires : le métolachlore ESA, le métolachlore NOA, et le chloridazone desphényl.
Les deux premiers sont nés de la dégradation d’une molécule, le S-métolachlore, un herbicide toujours autorisé et massivement utilisé dans les cultures de maïs. Les exploitations de ce que certains appellent « l’or jaune », en raison de son caractère particulièrement rémunérateur, couvrent 40 % de la surface agricole en Alsace.
Le chloridazone, substance mère à l’origine du chloridazone desphényl, est lui aussi un herbicide, que l’on retrouvait majoritairement dans les champs de betteraves. Il est interdit depuis 2018.
Plus rarement, des traces de chloridazone méthyl-desphényl, métabolite issu de la dégradation d’un herbicide interdit en 2018, et d’atrazine deséthyl-déisopropyl, un métabolite de l’atrazine, interdit
en 2003, sont détectées dans les eaux potables alsaciennes.
Tous ces métabolites sont classés comme « pertinents » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ce qui signifie qu’ils « pourraient engendrer un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur ».
La question des risques sanitaires liés à une exposition aux métabolites de pesticides reste difficile à cerner.
La présence de métabolites de pesticides dans l’eau potable est très variable en fonction du territoire. La commission locale du SDEA de Sélestat a obtenu un arrêté dérogatoire après avoir constaté des concentrations de 0,12 μg/l en métolachlore ESA dans leur réseau d’eau. Pour rappel,
la limite de qualité est de 0,1 μg/l. La nouvelle norme de concentration temporaire fixée par l’ARS est de 0,5 μg/l. Le dépassement de ce seuil dérogatoire peut entraîner une restriction d’usage de l’eau potable.
Les communes de Bischwiller (12 615 habitants) et Rohrwiller (1 627 habitants) sont alimentées par un même forage et une même usine de production d’eau potable implantée à Rohrwiller. Elles
bénéficient aussi d’une dérogation, mais pour des concentrations autrement plus importantes. En mars 2022, l’analyse d’un prélèvement chiffre à 3,5 μg/l la concentration de métolachlore ESA dans
les canalisations à Rohrwiller, soit trente-cinq fois plus que le seuil règlementaire.
Les déjections d’oiseaux marins engendreraient-elles les pollutions qui interdisent la baignade à la plage du Château, à Landunvez ?
Des analyses complémentaires pointent cette trace.
« Baignade et pêche à pied interdites ». L’avertissement apparaît clairement sur le panneau planté à l’entrée de la plage du Château. Cette situation perdure depuis 2019.
Mais le maire de Landunvez, Christophe Colin, ne se contente pas de faire appliquer la loi après que les analyses de l’Agence régionale de santé ont régulièrement détecté une trop grande concentration d’Escherichia coli et de streptocoques, des bactéries présentes dans les intestins, potentiellement toxiques.
Avec le soutien financier de Pays d’Iroise communauté, la mairie enquête pour savoir quel animal à sang chaud (dont l’homme) a provoqué les analyses « mauvaises » ou même « moyennes » de la qualité des eaux de baignade.
Les oiseaux deux fois sur trois
Chaque double de flacon épinglé par l’ARS est confié à Labocéa.
Sur les trois alertes « rouge » de l’été 2021, plage du Château, le laboratoire public a confirmé l’origine humaine et le défaut d’assainissement individuel, déjà repéré et réparé.
Les deux autres ont révélé une origine plus inédite : « La pollution proviendrait des oiseaux de mer. Ce que nous avions aussi découvert après une alerte sur la plage de Verlen », retrace Christophe Colin.
Les nuées de goélands aperçues, le soir, posées sur ces plages, agitent l’hypothèse d’un lien entre eux et la contamination.
Sa validation dépendra toutefois du recueil de données durant plusieurs saisons, et de leur lecture, en collaboration avec l’ARS.
« On ne peut pas organiser du ball-trap ! »
En imaginant l’embarras, pas seulement sur les côtes de Landunvez, si les fientes de mouettes ou de goélands s’avéraient, effectivement, un danger récurrent pour la santé des baigneurs. « On peut agir pour mettre aux normes les équipements des habitations et des élevages.
Mais pour les oiseaux marins, on fait comment ? », interroge Rachel Jaouen, adjointe à l’urbanisme et à l’assainissement. « On ne peut quand même pas organiser du ball-trap sur la plage ! ».
Sept plages sur huit ouvertes à la baignade
Sentent-ils déjà le vent du boulet ?
Les volatiles gardent leurs distances (en journée, du moins) en cet été de forte concentration touristique sur le littoral du pays d’Iroise.
« Au 2 août, date de la dernière analyse, il n’y a pas encore eu d’alerte de l’ARS », précise l’élue, espérant que les efforts finissent par payer et que la baignade retrouve pleinement ses droits.
Malgré l’interdiction, des particuliers regoûtent d’ailleurs déjà au plaisir du piquage de tête sur ce magnifique spot du Château. Les plus prudents ont d’autres plans sympas à proximité.
Sept des huit plages de Landunvez restent ouvertes à la baignade, dont celle de Trémazan, à même pas un vol d’oiseau.
« On ne peut pas s’arrêter aux plages », considère, plutôt logiquement, le maire de Landunvez, Christophe Colin, à propos des pollutions. En plus des marquages d’origine animale après les alertes de dépassement de seuils venant de l’ARS, la commune a mené, en 2021, une campagne de détection en amont. Six capteurs bactériologiques ont été disposés le long du ruisseau de 5 km qui se déverse sur la plage du Château.
Une seule marque de porcins
En zone urbaine, en partie raccordée au tout à l’égout, des marqueurs de déjection de ruminants sont apparus. Près des terrains privés occupés par des caravanes, l’été, ce sont des traces humaines qui ont été perçues. Quant aux analyses du détecteur proche du terrain de foot, à 600 mètres de la porcherie Avel Vor dont la demande de régularisation d’extension divise la population, « il a révélé une fois, en janvier 2021, des marques de porcins au-dessus des seuils », indique le maire. « Ce marquage avait disparu au point d’analyse suivant, en aval. Il n’a pas atteint la plage », prolonge Rachel Jaouen, son adjointe à l’urbanisme et à l’environnement.
Naturellement, les deux élus ne s’attendent pas à convaincre les associations vent debout contre le projet d’extension. « Je leur ai pourtant ouvert les portes pour présenter ce travail qui reprendra, avec une nouvelle campagne, à la rentrée. Aujourd’hui, ma seule responsabilité légale, c’est la plage. On va au-delà. Nous ne sommes pas à l’abri d’un accident de tonne à lisier. Il faut essayer de le maîtriser. Je le répète : je préfère un gros élevage aux normes et régulièrement contrôlé qu’un petit qui pollue ».
Chevaux et moutons changent d’air en été
Par prévention, le propriétaire de chevaux et de moutons a accepté de ne pas les laisser en pâture dans un champ voisin de la plage du Château, du 15 mai au 15 septembre. Les habitants sont également sollicités : « 130 courriers ont été adressés à des foyers du bassin-versant, demandant de mettre aux normes les installations d’assainissement défaillantes ». Avec un coût non négligeable que la communauté de communes du pays d’Iroise pourra, un peu, soulager.
« Des comportements individuels sont parfois réprimables mais, la plupart du temps, quand nous remontons à la source d’une pollution, nous rencontrons des gens désolés et de bonne composition ».
Communiqué de presse —— Lutte contre les algues vertes : Shadok, Sisyphe et Ubu tout à la fois. La Bretagne importe même 16 000 tonnes d’algues vertes !
Ces derniers jours, nous avons assisté à un développement exceptionnellement précoce des algues vertes en baie de Saint-Brieuc (ramassage commencé le 13 avril – du jamais vu – au lieu du 7 mai en 2021) pendant que Préfet de région et élus venait le 12 mai fouler l’herbe d’une exploitation laitière à Hénon, avec le même discours rassurant que d’habitude, et que le patron de l’entreprise Efinor se frottait les mains d’avoir remporté le marché pour la construction à Paimpol d’une barge de collecte en mer des algues.
Sur le volet curatif, concernant leramassage en mer d’algues vertes, comme nous l’avions exprimé dans notre communiqué du 7 avril, c’est un très bel exemple de mirage technologique(voir ce CP en PJ) Ajoutons que 12 820 tonnes d’algues1ont été ramassées en 2021 dans la baie de Saint-Brieuc.
Or, selon le CEVA, les algues ramassées ne représentent que « 2 à 3 % » des algues produites, soit quelque 500 000 tonnes d’algues.
Ainsi, on mesure que ponctionner en mer dans un tel stock 30 tonnes par jour, en baie de St-Brieuc ou La Fresnaye, paraît terriblement dérisoire.
Faut-il baptiser cette barge de pompage le « shadok » ou le sisyphe »?
Halte aux marées vertes propose d’offrir la bouteille de champagne du baptême si ce bateau amphibie reçoit ainsi un nom correspondant à sa nature !
Cerise sur le gâteau, nous apprenons quela Bretagne, malade des algues vertes, importe de Chine 16 000 tonnes par an d’algues, via la société Olmix qui en travaille au total 18 000 t2.
A quand le responsable politique qui, dans un éclair de génie, va plaider pour la culture d’algues vertes en Bretagne afin de fournir l’industrie ?
Notons qu’Olmix se targue de fabriquer des nutriments/compléments alimentaires… pour des animaux malades de leurs mauvaises conditions d’élevage. En pays d’absurdie, Ubu n’aurait pas fait mieux.
Sur le volet préventif, il est à noter d’abord que le Préfet de région s’est déplacé dans un élevagelaitier, évitant d’aborder le cœur du problème, les élevages hors-sol de porcs et de volailles. Alors que les concentrations de ces nitrates qui alimentent les algues ne baissent plus depuis 2014, le 3èmePlanAlguesVertes(PLAV)prometdenousrepasserles mêmesplats,ensecontentant d’« affiner » les mesures, de les « optimiser » : bandes enherbées au bord des cours d’eau, restauration de zones humides, plantation de haies, mesure des reliquats azotés… avec une sophistication telle que lors de la réunion le 17 mars dernier du « Comité départemental de lutte contre les algues vertes », présidé par le Préfet des Côtes d’Armor, un des opérateurs s’est plaint de ne pas comprendre ce qu’on attendait de lui, dans cette étape supplémentaire de complexification.
Rappelons que les algues vertes sont arrivées au début des années 70, avec la montée en puissance du remembrement.
Quelques haies plantées ou zones humides restaurées ne sont qu’unegoutte d’eaudans l’immense dévastation causée par le remembrement3, impuissante à contenir les excès massifs d’azote. Ironie de la situation, en parallèle les destructions de talus restants continuent, malgré l’interdiction posée en 2014 !
Comme cela a été souligné haut et fort le 17 mars dernier par les services de l’Etat pour rassurer la FDSEA, l’objectif du PLAV 3 n’est pas la réducti on de l’azote mais la réduction des risques de fuite d’azote ! Ainsi n’est-il fixéaucun objectif de baisse des nitrates dans les rivières… puisqu’il n’y en aura pas.
Eneffet,laBretagneeststructurellementexcédentaireenazotecarpournourriruncheptel pléthorique, elle doit massivement importer de l’azote, sous forme de soja américain, de blé, orge, maïs et tournesol de Russie, d’Ukraine et d’ailleurs, en sus d’engrais azotés venant de Russie.
Tant que le choix ne sera pas fait, comme aux Pays-Bas, de diminuer le cheptel (-50 %), afin de revenir à un nombre d’animaux qui puissent être nourris sur le territoire, les excédents d’azote qui ont cours partout en Bretagne iront nourrir les algues vertes là où la morphologie de la côte y est propice.
Le Préfet de région a écarté dès octobre 2021 la piste d’une baisse du cheptel et affirme vouloir « maintenir un élevage important et respectueux de l’environnement » ce qui est objectivement impossible.
Quant audoublement affiché des aidespour atteindre 10 millions d’euros par an, qu’en est-il ?
Il faut rappeler que les deux précédents plan algues vertes se montaient à 110 millions € sur 10 ans4, soit environ 10 millions par an, déjà.
Placé devant cette contradiction, le Préfet des Côtes d’Armor a admis qu’il s’agissait de flécher plus de crédits vers l’agriculture, les montants consacrés aux deux précédents PLAV comprenaient aussi des crédits dédiés à l’assainissement et à la méthanisation. Et en effet, seule une carotte financière substantielle peut pousser les exploitants agricoles à signer volontairement un Contrat d’Engagement Individuel sur 3 ans.
Le 3èmePlan Algues Vertes, comme les précédents, se garde de réformer l’agriculture industrielle dominante, et n’est donc qu’un leurre qui trompe de moins en moins de monde.
1 – 12 820 tonnes collectées en 2021 en baie de Saint-Brieuc, dont 12 104 tonnes sont allées au centre de compostage de Launay-Lantic (9 968 t compostées en 2019 et 1961 t en 2020), le reste à l’épandage agricole ou vers la société Olmix. 2 – Information obtenue d’une source sûre mais dont nous ne divulguons pas le nom. 3 – En Bretagne, 220 000 km de talus arasés en 30 ans, de 1964 à 1994, et ça continue depuis. Sur le territoire du SAGE de la baie de Saint Brieuc (76 communes, de Binic à Fréhel, 110 000 ha), 218 km de talus et haies plantés en 10 ans, de 2010 à 2020. 4 – Source : Cour des Comptes, Rapport d’évaluation des plans algues
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la FNSEA et les lobbies de l’agro-industrie et de l’industrie gazière s’engouffrent dans la brèche.
Tout en criant la famine, pour essayer de sauver leur système en faillite, ils poursuivent leur course folle en avant : toujours plus de productivisme et développement effréné de la méthanisation.
Au sein de ce trio mortifère, le groupe Total Energies prend toute sa place et entend bien avec l’appui discret du gouvernement français, se maintenir en Russie, où il est investi, entre autres, dans le projet pharaonique Yamal LNG dans le cercle arctique.
Dans le même temps, la multinationale exploite, à coup d’expulsions, d’arrestations et de saccages, un gisement en Ouganda doublé d’un
gazoduc de 1443 km.
Cette multinationale vient de signer un partenariat avec la FNSEA pour la production de « bio »gaz en France, après avoir racheté en janvier dernier l’entreprise Fonroche Biogaz qui représente 10 % du marché français.
Le gouvernement, quant à lui, se précipite pour augmenter la subvention de raccordement au réseau pour les nouveaux méthaniseurs. En un an, la production de biométhane a augmenté de 56 %, en dépit des oppositions (259 associations répertoriées).
Il y a déjà 365 usines chimiques de méthanisation en France et 940
projets : 940 installations industrielles, une tous les 10 km !
Pourtant la liste des méfaits de la méthanisation est tellement longue qu’il est difficile d’en faire l’inventaire :
accaparement des terres,
mise en cause de la souveraineté alimentaire (au moins l’équivalent de 3 départements, consacré aux cultures énergétiques : maïs, blé, CIVE…),
pollution de l’air, (méthane 25 fois plus polluant que le CO 2, ammoniac, protoxyde d’azote) de l’eau (l’accident de Châteaulin est loin d’être le seul),
appauvrissement des sols privés de matière organique,
atteinte à la biodiversité (vers de terre, abeilles),
développement de bactéries pathogènes,
augmentation des algues vertes,
développement du trafic routier,
artificialisation des terres,
odeurs nauséabondes…
Les subventions publiques, environ 30% de l’investissement, les garanties d’État auprès de la BPI et le prix de rachat de l’énergie garanti pendant 20 ans incitent les agriculteurs.trices à faire le choix de la méthanisation, entrant ainsi dans un engrenage qui les éloigne de leur vocation. Les bêtes ne valent plus que par leurs déjections, le cours des céréales se règle sur l’appétit de machines voraces.
Il faut stopper cette dérive désastreuse
Nous demandons un moratoire sur la méthanisation et l’interdiction immédiate des cultures énergétiques alimentaires qui lui sont dédiées.
Cela permettra de libérer une grande part de la surface agricole française pour la production alimentaire.
Pour résoudre la crise de l’énergie, nous demandons :
l’arrêt progressif de l’utilisation des engrais azotés fabriqués à partir du gaz naturel importé,
le passage rapide à une agriculture paysanne beaucoup moins gourmande en énergies fossiles et produisant une alimentation saine.
CAPSEB (Convergence Pour une Agriculture Paysanne Sociale et Écologique en Bretagne)
adresse : capseb.convergence@gmail.com
Pour la CAPSEB :
Pierre Etienne : 06 81 08 51 87, Jean Rohel : 06 79 37 05 70, René Louail : 06 72 84 87 92
Dénonciation de l’inaction de l’État et du modèle agricole actuel
Une centaine de personnes a manifesté à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) ce mercredi 23 février à l’appel de l’association Extinction Rebellionpour dénoncer les pratiques de l’agrobusiness en Bretagne.
Dénonciation du scandale des marées vertes
Extinction Rébellion appelle à repenser en urgence notre système agroalimentaire.
Revendications :
« Nous exigeons plus de transparence à chaque maillon des instances agricoles et un contrôle renforcé vis à vis de l’influence des lobbies de la FNSEA sur les politiques agricoles
Par les pouvoirs qui nous sont conférés par notre Mère la Terre, en tant que citoyens du Monde, nous levons le voile sur cette union céleste et nous sellons la fin de ces amoures maudites qui nous empoisonnent depuis bientôt 50 ans »
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